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【分享】魏尔伦三首写兰波的诗

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感叹于魏尔伦对他生命中这个流星般的“过客”如此持久的深情。


IP属地:北京1楼2013-10-17 18:29回复
    Paul Verlaine, « Dédicaces » (1890), LVII
    « À Arthur Rimbaud »
    Mortel, ange ET démon, autant dire Rimbaud,
    Tu mérites la prime place en ce mien livre,
    Bien que tel sot grimaud t’ait traité de ribaud
    Imberbe et de monstre en herbe et de potache ivre.
    Les spirales d’encens et les accords de luth
    Signalent ton entrée au temples de mémoire
    Et ton nom radieux chantera dans la gloire,
    Parce que tu m’aimas ainsi qu’il le fallut.
    Les femmes te verront grand jeune homme très fort,
    Très beau d’une beauté paysanne et rusée,
    Très désirable, d’une indolence qu’osée !
    L’histoire t’a sculpté triomphant de la mort
    Et jusqu’aux purs excès jouissant de la vie,
    Tes pieds blancs posés sur la tête de l’Envie !


    IP属地:北京3楼2013-10-17 18:33
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      Paul Verlaine,« Dédicaces » (1890), LVIII
      « À Arthur Rimbaud - Sur un croquis de lui par sa soeur »

      Rimbaud en harpiste abyssin (1891)
      Dessin d’Isabelle Rimbaud
      Toi mort, mort, mort ! Mais mort du moins tel que tu veux,
      En nègre blanc, en sauvage splendidement
      Civilisé, civilisant négligemment...
      Ah, mort ! Vivant plutôt en moi de mille feux
      D’admiration sanite et de souvenirs feux
      Mieux que tous les aspects vivants même comment
      Grandioses ! de mille feux brûlant vraiment
      Poète qui mourus comme tu le voulais,
      En de hors de ces Paris-Londres moins que laids,
      Je t’admire en ces traits naïfs de ce croquis,
      Don précieux à l’ultime postérité
      Par une main dont l’art naïf nous est acquis,
      Rimbaud ! pax tecum sit, Dominus sit cum te !
      “pax tecum sit, Dominus sit cum te !”应该斜体。度娘无能……


      IP属地:北京4楼2013-10-17 18:37
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        Paul Verlaine, « Jadis et naguère » (1885)
        « Crimen amoris »
        À Villiers de l'Isle-Adam
        Dans un palais, soie et or, dans Ecbatane,
        De beaux démons, des satans adolescents,
        Au son d'une musique mahométane,
        Font litière aux Sept Péchés de leurs cinq sens.
        C'est la fête aux Sept Péchés : ô qu'elle est belle !
        Tous les désirs rayonnaient en feux brutaux ;
        Les Appétits, pages prompts que l'on harcèle,
        Promenaient des vins roses dans des cristaux.
        Des danses sur des rhythmes d'épithalames
        Bien doucement se pâmaient en longs sanglots
        Et de beaux choeurs de voix d'hommes et de femmes
        Se déroulaient, palpitaient comme des flots,
        Et la bonté qui s'en allait de ces choses
        Était puissante et charmante tellement
        Que la campagne autour se fleurit de roses
        Et que la nuit paraissait en diamant.
        Or, le plus beau d'entre tous ces mauvais anges
        Avait seize ans sous sa couronne de fleurs.
        Les bras croisés sur les colliers et les franges,
        Il rêve, l'oeil plein de flammes et de pleurs.
        En vain la fête autour se faisait plus folle,
        En vain les Satans, ses frères et ses soeurs,
        Pour l'arracher au souci qui le désole,
        L'encourageaient d'appels de bras caresseurs :
        Il résistait à toutes câlineries,
        Et le chagrin mettait un papillon noir
        A son cher front tout brûlant d'orfèvreries.
        Ô l'immortel et terrible désespoir !
        Il leur disait : « Ô vous, laissez-moi tranquille ! »
        Puis, les ayant baisés tous bien tendrement,
        Il s'évada d'avec eux d'un geste agile,
        Leur laissant aux mains des pans de vêtement.
        Le voyez-vous sur la tour la plus céleste
        Du haut palais avec une torche au poing ?
        Il la brandit comme un héros fait d'un ceste :
        D'en bas on croit que c'est une aube qui point.
        Qu'est-ce qu'il dit de sa voix profonde et tendre
        Qui se marie au claquement clair du feu
        Et que la lune est extatique d'entendre ?
        « Oh ! je serai celui-là qui créera Dieu !
        » Nous avons tous trop souffert, anges et hommes,
        » De ce conflit entre le Pire et le Mieux.
        » Humilions, misérables que nous sommes,
        » Tous nos élans dans le plus simple des voeux.
        » Ô vous tous, ô nous tous, ô les pécheurs tristes,
        » Ô les gais Saints, pourquoi ce schisme têtu ?
        » Que n'avons-nous fait, en habiles artistes,
        » De nos travaux la seule et même vertu !
        » Assez et trop de ces luttes trop égales !
        » Il va falloir qu'enfin se rejoignent les
        » Sept Péchés aux Trois Vertus Théologales !
        » Assez et trop de ces combats durs et laids !
        » Et pour réponse à Jésus qui crut bien faire
        » En maintenant l'équilibre de ce duel,
        » Par moi l'enfer dont c'est ici le repaire
        » Se sacrifie à l'amour universel ! »
        La torche tombe de sa main éployée,
        Et l'incendie alors hurla s'élevant,
        Querelle énorme d'aigles rouges noyée
        Au remous noir de la fumée et du vent.
        L'or fond et coule à flots et le marbre éclate ;
        C'est un brasier tout splendeur et tout ardeur ;
        La soie en courts frissons comme de l'ouate
        Vole à flocons tout ardeur et tout splendeur.
        Et les Satans mourants chantaient dans les flammes,
        Ayant compris, comme s'ils étaient résignés !
        Et de beaux choeurs de voix d'hommes et de femmes
        Montaient parmi l'ouragan des bruits ignés.
        Et lui, les bras croisés d'une sorte fière,
        Les yeux au ciel où le feu monte en léchant,
        Il dit tout bas une espèce de prière,
        Qui va mourir dans l'allégresse du chant.
        Il dit tout bas une espèce de prière,
        Les yeux au ciel où le feu monte en léchant...
        Quand retentit un affreux coup de tonnerre,
        Et c'est la fin de l'allégresse et du chant.
        On n'avait pas agréé le sacrifice :
        Quelqu'un de fort et de juste assurément
        Sans peine avait su démêler la malice
        Et l'artifice en un orgueil qui se ment.
        Et du palais aux cent tours aucun vestige,
        Rien ne resta dans ce désastre inouï,
        Afin que par le plus effrayant prodige
        Ceci ne fût qu'un vain rêve évanoui...
        Et c'est la nuit, la nuit bleue aux mille étoiles ;
        Une campagne évangélique s'étend,
        Sévère et douce, et, vagues comme des voiles,
        Les branches d'arbre ont l'air d'ailes s'agitant.
        De froids ruisseaux courent sur un lit de pierre ;
        Les doux hiboux nagent vaguement dans l'air
        Tout embaumé de mystère et de prière ;
        Parfois un flot qui saute lance un éclair.
        La forme molle au loin monte des collines
        Comme un amour encore mal défini,
        Et le brouillard qui s'essore des ravines
        Semble un effort vers quelque but réuni.
        Et tout cela comme un coeur et comme une âme,
        Et comme un verbe, et d'un amour virginal,
        Adore, s'ouvre en une extase et réclame
        Le Dieu clément qui nous gardera du mal.


        IP属地:北京5楼2013-10-17 18:38
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          很好


          6楼2013-10-19 20:03
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            能翻译下吗?法文看不懂


            来自Android客户端7楼2018-10-31 14:53
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